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Article écrit par :

Jacques Bajon

Directeur d'études

Les pics de piratages sur Internet des retransmissions sportives de ces derniers mois ont mis en lumière une double interrogation. D’une part, celle de l’économie des contenus sportifs dont les droits premium ont atteint des sommets et d’autre part la place croissante que prend la distribution des contenus audiovisuels sur Internet.

L’IDATE DigiWorld fait le point sur la place des nouveaux entrants sur le marché de la distribution de contenus audiovisuels et sportifs dans ses derniers rapports « DAZN : le Netflix du sport ? » et « Les Géants d’Internet investissent dans les contenus ».

DAZN développe une offre complémentaire sur le paysage audiovisuel sportif actuel

En proposant un abonnement sans engagement de durée avec des contenus illimités à des prix très agressifs (de 9,99€/mois en moyenne en Europe à 15€/mois au Japon), ce service de distribution de programmes sportifs exclusivement disponible en streaming semble défier toute concurrence sur le marché.

DAZN ne se positionne pas sur les offres premium les plus populaires, même si la plateforme détient certains contenus sportifs exclusifs tels que l’UEFA Champions et l’Europa League au Japon ou encore le championnat de NFL au Canada…, elle se démarque en proposant des offres complémentaires.

DAZN milite par ailleurs pour une approche mondiale de l’exploitation des droits sportifs en streaming, avec une présence dans une dizaine de pays dans le monde, ce qui fait de lui un acteur au positionnement unique.

Une concurrence agressive sur les droits sportifs

Les nouveaux entrants indépendants sur le marché du sport à la télévision sont de plus en plus nombreux (beIN, MEDIAPRO…), et viennent concurrencer les acteurs traditionnels en achetant les droits de retransmission des contenus audiovisuels les plus populaires, comme La Ligue 1 par exemple.

De plus, les Géants de l’Internet comme Amazon ou Facebook viennent bousculer le secteur. Même si leur entrée est restée timide, leurs capitaux financiers leur permettraient de surpasser toute forme de concurrence sur le marché. Reste encore que les investissements importants par territoire que nécessitent les droits sportifs premium ne s’accordent pas toujours avec les intérêts à « grande échelle » que cherchent les Géants de l’Internet.

Un pari non encore validé pour DAZN

Devenir le Netflix du sport, un beau défi que se lance DAZN. Néanmoins, pour réussir ce pari, la liste des objectifs à atteindre est longue : augmenter très rapidement sa base d’abonnés pour amortir ses coûts de contenus, monter progressivement en gamme vers l’exclusivité premium ou encore répondre à la contrainte technique de la diffusion vidéo OTT live à grande échelle sur Internet. À quoi s’ajoutent des contraintes liées au domaine de la diffusion sportive comme la dépendance envers les ligues de sport, en termes de territorialité comme de durée des droits.

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