Globalement l’Afrique et le Moyen-Orient expérimentent, sous des formes qui leur sont propres, la transition qu’a connue l’industrie des services de télécommunications au cours des deux dernières décennies sur les marchés occidentaux : un ralentissement de la croissance sous l’effet d’une saturation relative du marché de la téléphonie mobile qui a constitué le moteur du secteur, combinée avec une concurrence souvent intense qui pèse sur les marges. Et les usagers qui restent à conquérir disposent généralement d’un pouvoir d’achat plus modeste que ceux qui sont aujourd’hui clients des opérateurs.
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La plus forte dynamique d’accès à l’Internet du monde Taux de croissance annuel moyen
Afrique subsaharienne :
Prévisions 2015-2019

Dans ce contexte, le passage à la data, à travers une couverture élargie de la 3G ou le déploiement de la 4G, constitue un prolongement naturel et prometteur. On devrait observer, en particulier en Afrique subsaharienne, la plus forte dynamique d’accès à l’Internet du monde, compte tenu des retards accumulés et des attentes de la population. L’existence de smartphones à des prix abordables pour une part plus large de la population combinée avec les initiatives de type Zero rating pour des bouquets de services de base sont des conditions favorables. On pourrait ainsi passer en particulier d’une densité haut débit mobile de 20% en 2015 à 44% en 2019. Il n’est pas sûr que cet essor de l’Internet permette toutefois de maintenir sur la région un rythme de croissance annuel du marché des services télécoms de l’ordre de 5 % à l’instar de la période 2010-2014. On doit cependant intégrer la démographie et le maintien d’une croissance économique, toujours insuffisante mais substantielle au regard de celle que nous connaissons en Europe, comme des éléments qui devraient permettre à l’Afrique prise globalement d’éviter de passer par le long trou d’air qu’ont connu les opérateurs télécoms en Europe.Au-delà de l’équipement en infrastructures d’accès à l’Internet dans les villes, l’attention doit, en intégrant des solutions originales, se porter sur les zones rurales qui ne peuvent pas être oubliées si l’on veut ralentir l’explosion démographique des métropoles.
On a la preuve aujourd’hui que l’Afrique et le Moyen-Orient peuvent être innovants dans de nombreux domaines du numérique.
Les services de transfert et de paiement par mobile, dans une région souvent faiblement bancarisée sont les exemples le plus souvent présentés, ainsi que des applications directement au service du développement, dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture durable, de la gestion des utilities (eau, électricité), de la santé et du tourisme. Mais il faut aussi y intégrer les services d’e-commerce et d’entertainment, avec des premiers pôles de jeux vidéo en Afrique du Sud notamment ou en lien avec les pôles déjà bien établis dans le domaine du cinéma et de la télévision.
Évolution des usages par technologie

Tous les pays n’avancent pas à la même vitesse et ne bénéficient pas de la même stabilité, mais l’optimisme nous engage à reconnaître les préfigurations de clusters qui émergent sur certains marchés, les premiers incubateurs, les réseaux d’échange et de collaboration qui se tissent au niveau régional, avec parfois la contribution intéressée des leaders occidentaux de l’Internet.
Densité mobile
en 2014

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