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L’e-santé englobe un système informatique de soins de santé, des dispositifs médicaux connectés et des services de soins connexes. Elle a le potentiel de réduire les coûts de fonctionnement, avec la promesse de réduire les coûts de réadmission et de soins de longue durée, ainsi que d'améliorer la santé générale de la population.

Malgré ces avantages, aucun modèle de financement n’a encore été clairement défini, et aucun modèle d’affaires n’est encore parvenu à s’implanter à l’échelle mondiale. Compte tenu de la tendance actuelle aux réductions des dépenses publiques et de l’augmentation de la dette publique, les assureurs, les fabricants d’appareils médicaux, les acteurs du numérique et les pouvoirs publics examinent les différents moyens de financer ces solutions d’e-santé.

La plupart des fournisseurs d’e-santé en sont encore « au stade d’exploration » en termes de modèle d’affaires.  Dans la mesure où l’e-santé repose actuellement sur l’utilisation de capteurs connectés qui permettent le suivi des signes vitaux, la tendance générale consiste à s’orienter vers le modèle « pay-as-you-go », à savoir un modèle basé sur le taux d’utilisation réelle des services, ce qui implique que, outre l’objet lui-même, l’objectif est de vendre des services associés aux soins, tels que les systèmes d’alerte de chute, la surveillance des conditions chroniques ou les services de télémédecine 24h/24. Certains fabricants d’appareils médicaux commencent ainsi à proposer des forfaits incluant à la fois l’appareil et un abonnement aux services connexes. Des modèles d’affaires innovants voient progressivement le jour, parmi lesquels le modèle « pay-per-outcome » (paiement en fonction des résultats) semble attirer le plus d’attention. Le concept est que les utilisateurs ne paient que si leur santé s’améliore. Cependant, beaucoup estiment que ce modèle semble peu susceptible de durer, étant donné que la majorité des coûts sont de type Opex plutôt que Capex, en particulier lorsqu’il s’agit de patients atteints de maladies chroniques multiples.

Par ailleurs, il existe un consensus dans le secteur de la santé selon lequel les patients ne devraient pas avoir à assumer les coûts de l’e-santé, même si la situation peut varier d’un pays à l’autre. Dans ce contexte, les personnes principalement ciblées sont les personnes âgées, car leur pouvoir d’achat et leur volonté de puiser dans leurs propres économies pour payer les offres d’e-santé sont beaucoup plus élevés que ceux des autres tranches d’âge.  En outre, la nature sensible des données sur la santé génère également de nouvelles opportunités d’affaires portant sur la sécurité de ces données et la démocratisation de l’accès aux données par de multiples parties prenantes. À plus long terme, la médecine de précision est également susceptible d’acquérir un potentiel économique élevé. Grâce au développement du Big data, de l’IA et des technologies génétiques, elle pourrait prédire les maladies chroniques et limiter la dégradation de l’état de santé des patients, réduisant ainsi les coûts sociaux et de soins de santé en général.

Figure 2 : L’économie vermeille en tant que force motrice des solutions d’e-santé
Source : IDATE DigiWorld, The digital silver economy, Janvier 2017