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Avec une valeur totale de 3 630 milliards d’euros en 2020, le marché mondial des services numériques1 a vu sa dynamique baisser de plus de 6 points à -0,8% au lieu des +5,4% escomptés dans les prévisions pré-Covid.

Pour autant, les secteurs du numérique ont été diversement impactés par la pandémie.

Les marchés des services de télécommunications ont été plutôt préservés dans leur ensemble, même si la croissance reste de toute façon très molle (+0,6 %, à 1 161 milliards d’euros en 2020). On peut distinguer deux tendances : d’un côté, un maintien – voire une amélioration – de la dynamique dans les activités grand public, d’un autre côté, au contraire, une légère pression sur les marchés professionnels. Pour les particuliers, l’essor du télétravail un peu partout dans le monde et l’appétence de plus en plus forte pour les services de divertissement ont accru les besoins en termes d’accès et de capacité, tandis que les entreprises ont tenté assez naturellement de limiter les effets de la crise sur leurs comptes en réduisant autant que possible leurs dépenses.

C’est ce même souci d’économies de la part des entreprises qui a impacté beaucoup plus profondément les marchés des services informatiques et des logiciels (-4,8 % en 2020 contre +7,2 % attendus pré-COVID). Les services de contenus, tant audiovisuels (+0,7 %) qu’Internet (+4,7 %), subissent, comme les services de télécommunications mais selon des axes différents, des effets plus nuancés. Les revenus issus de services payants ont été plutôt préservés, voire ont profité de la crise. C’est le cas des jeux vidéo, que les consommateurs plébiscitent pour occuper le surplus de temps libre à domicile que les mesures de confinement ou, plus largement, les contraintes de déplacement leur imposent. L’e-commerce a connu lui aussi une nette accélération (+22,6 %). À l’inverse, les revenus tirés de la publicité sont sous pression, les annonceurs étant plus que jamais soucieux de leurs dépenses.

Des variations géographiques sont elles aussi visibles, dues pour partie au niveau de maturité des marchés numériques selon les zones, mais également aux options politiques qui ont pu être prises face à la crise. Deux marchés ressortent ainsi plutôt épargnés. L’Afrique, dont plus de la moitié des revenus des services numériques repose encore sur les télécommunications, est restée dans une dynamique positive : la région Afrique/Moyen-Orient, plus largement, a connu une croissance de +2,3 %, en retrait de « seulement » 3 points par rapport aux prévisions pré-COVID. L’Asie/Pacifique d’autre part, portée notamment par le rebond de l’économie chinoise dès l’été 2020, a réussi également à maintenir une croissance, relativement vigoureuse même (+3,8 %).

Il n’en reste pas moins que la sortie de crise est encore incertaine. Dans les régions jusqu’alors à l’écart, à l’instar de l’Afrique précisément, la pandémie semble depuis quelque temps se propager. Dans le reste du monde, l’impact des variants apparus ces tout derniers mois est encore difficile à anticiper : sur le plan sanitaire directement, et encore plus sans doute indirectement, sur les économies en général et sur les marchés numériques en particulier.

Après avoir publié, à l’automne 2020, deux études pour mesurer l’impact de la COVID-19 sur les marchés audiovisuels et sur les marchés télécoms et Internet2, l’IDATE DigiWorld va, au long de l’année 2021, suivre les tendances et anticipations de marchés au gré des évolutions de la crise.

Nota : entre parenthèses, les dynamiques 2019-2020

1Les services numériques couvrent 4 segments : services informatiques et logiciels, services de télécommunications, services internet et services audiovisuels.

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